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par dessus la palisade ; je luy repondis que quand on donnoit des ordres pour attaquer et prendre une place, il n’importoit pas de quelle manière on y entroit, pourvu que l’on s’en rendre maistre, ce qu’il interpreta si bien qu’il frenchit en un moment apres, la palisade, l’espée a la main, suivi des srs d’hyberville, maricourt, la noüe et l’allemend et de cinq ou six autres qui seuls en purent faire autant de leur detachement. Ils entrèrent ainsi bravement dans le fort, s’emparerent du canon et ouvrirent la fausse porte qui n’estoit pas fermée a la clef. J’avois pendant ce temps la, envoié querir le bellier, et allant d’un poste (435 bis) a l’autre je prenois garde exactement a ce que l’on executast régulièrement ce que j’avois ordonné. Je visite entre autre celuy du sergent laliberté auquel je dois ainsi qu’a tous les autres le temoignage de leur avoir vue vigoureusement faire leur devoir. Le bellier arrivé, je fis enfoncer la porte du fort durant lequel exercice il arriva que mes gens qui foisoient feu par tous les endroits qui le pouvoient permettre, firent une decharge au travers des palisades sur le detachement des srs de ste helenne et d’hyberville qu’ils crurent estre les Anglois qui se renvoient pour se deffendre. Il y eut un de nos gens qui porta la peine de cette meprise par une blessure qu’il reçut dans les reins. J’entre, dans ce temps la, dans le fort, accompagne de tous mes gens a qui je fis faire un feu continuel dans les sabords, fenestres et autres ouvertures de la redoute, m’occupant, dans cette intervalle, a faire retirer de son embrasement une piece de canon qui