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parce que il estoit trop chargé (431), un recroc de bouillon, en jetta hors ledit Noel leblanc qui ne sachant pas nager coula bas sans que depuis on l’ait reveu. Quand au sr d’hyberville, qui estoit sur le devant du canot qui par sa longueur l’avoit fait passer ce mechant endroit, il nagea jusques a ce que les canots que je depesche promptement a son secours y fussent arrivey, pendant lequel temps celuy du sr d’hyberville estant revenu sur l’eau sans dessus dessous, ceux que j’y avois renvoié le ramenèrent avec le sr d’hyberville qui y perdit fusils hardes et presque tous les vivres. Je leur donné des miennes à la place : scavoir un sac de pois 20 lbs de ris, une pouche de galette, et quelques autres bagatelles. A midy le sr Lallemand prist hauteur et a trouvé 49 degrey 30 minutes.

L’unzie. je partis a soleil levant. Nostre journée fut d’unze lieues dans lesquelles nous fimes trois portages, dont le premier est de 300 pas, le second, de 250. Ils sont fort près apres les uns des autres. Le sieur l’allemand prit hauteur et trouva 49 degrey 5 minutes[1].

Le douzie. nous ne fimes qu’une lieue a cause d’un portage de deux mil huit cents pas qu’il nous faillut (431 bis) faire. Il est très mauvaias pour les montagnes et fonceaux qui s’y rencontrent, tous couvers de bois renversey ms de ste helenne et d’hyberville jetterent leurs canots alegés par les chutes, et en conduisoint six autres. Nous ne pûmes aller cam-

  1. Cet endroit porte encore le nom des Trois-Portages. Il y a ici un second « rapide de l’île » beaucoup plus terrible que le premier.