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avez pénétré à travers les forêts épaisses du Témiscamingue et de l’Abitibi, non pas à la recherche des fourrures précieuses, et d’un âpre gain, mais pour y appeler les défricheurs, les colons, les conquérants pacifiques de la terre qui nourrit.

Évêque et apôtre, vous êtes allé, jusque sur les rivages de la baie d’Hudson, porter les paroles de consolation et d’espérance chrétienne aux tribus indiennes évangélisées autrefois par les Pères Silvy, Dalmas, et Marest, catéchisées de nouveau par le Père Laverlochère et les missionnaires Oblats.

Ce mémoire du chevalier de Troyes rattache le passé au présent. Il formera le premier chapitre de l’histoire de l’immense diocèse de Haileybury, qui embrasse presque tout le territoire traversé par le corps expéditionnaire de 1686.

Que de détails charmants il renferme ! combien de petits faits d’histoire il éclaircit et met dans leur vrai jour ! Comme elle est belle notre histoire canadienne ! N’en laissons perdre aucune parcelle ; gardons-lui sa physionomie intime, ce mélange sublime de bravoure chevaleresque, de piété délicate et tendre qui se confie à Dieu dans les moments critiques, qui ne désespère jamais.

Ces gestes des Français d’autrefois, il importe qu’ils soient rappelés à la génération présente, qu’ils soient inscrits dans les annales du pays, pour les générations à venir. Et, c’est pourquoi je livre à la publicité le récit du chevalier de Troyes, et je prie Votre Grandeur de vouloir bien en accepter la dédicace.


— § —


Monsieur l’abbé Ivanhoë Caron.

Missionnaire-colonisateur,
Québec.


Cher Monsieur Caron,

J’accepte avec une reconnaissance mêlée d’un peu de confusion la dédicace de l’intéressant récit que vous nous promettez, et je comprends que c’est par pure bienveillance que vous daignez associer l’ouvrier de