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sister davantage a une si longue fatigue. Il est aisé d’en juger par le temps qu’ils mirent (416) a faire environ une lieue et demie de chemin, qui fut depuis six heures du matin jusques a six heures du soir. Ils estoient mouillez et plus longtemps dans l’eau qu’en canot. Je trouvé a ce camp la place de la cabane du sr. de la forest dont j’ay parlé ci-devant. Il en estoit décampé le matin et ne l’ay pas reveu depuis.

Le seiziesme avril tout le monde se rendit au camp, à la reserve de deux ou trois canots. Le Sr. de ste. helenne monta ensuite avec son vallet à la chute du portage, à la perche. Les srs. de maricourt et de la Noue en firent autant, dont le premier voulant, en débarquant, renger un paquet de fusils qu’il tenoit entre ses bras, eut le bonheur d’en voir partir un, sans blesser personne de ceux qui estoient autour de luy ; du reste je fis camper les hommes, le terrain y estant tres propre joint que la journee fut très belle.

Le dix septiesme avril, ceux qui estoient restez derrière se rendirent au camp, et le reste de la journée se passa à raccommoder les canots que l’on n’avoit pu rétablir. Le nommé la Voie, voulant éteindre le feu qui avoit pris dans sa chaudière a bray, se brula toute la main, un autre se (416 bis) coupa le doigt d’un coup de hache, et quatre ou cinq autres tombèrent malades d’une colique causée par le froid excessif qu’ils avoient enduré dans l’eau, le jour precedent. Le même jour le sr. Lallemand prist hauteur, et trouva 45° degrez et 43 minutes.

Le dix huitiesme, nous partimes à la pointe du