Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 5 —

bres de la compagnie canadienne de la baie d’Hudson le monopole de la traite des fourrures dans la baie d’Hudson pour une période de vingt ans, avec la propriété exclusive de la rivière Bourbon et la permission d’établir deux postes, l’un sur le lac des Abitibis et l’autre sur le lac Nemisco[1].

Fort de son droit, de Comporté s’adressa à l’ambassadeur anglais, à Paris, pour obtenir que le fort de Bourbon fut remis aux Français, et que les torts causés par Radisson fussent réparés, « mais il ne put obtenir autre chose, dit Denonville, que c’était une affaire de marchands »[2].

C’est alors que les associés résolurent d’organiser une expédition à leur propre compte, et d’aller déloger de nouveau les Anglais de la baie d’Hudson.

L’entreprise était hardie ; car on allait prendre une route nouvelle, la route de terre ; de Montréal on se rendait à la baie James, en canot, en suivant le cours des lacs et des rivières de l’intérieur du pays. Il fallait des hommes d’une force physique et d’un courage peu ordinaires pour entreprendre un pareil voyage.

Le chevalier de Troyes fut chargé de commander la petite troupe de braves, choisis pour mener à bonne fin une entreprise aussi difficile. Le 12 février 1686, le marquis de Denonville lui donnait les instructions suivantes :

« Instructions de Jacques de Brisay, chevalier, seigneur, marquis de Denonville, etc., gouverneur et lieutenant-général pour le roi en Canada, Acadie, île de Terreneuve, etc., au sieur de Troyes pour aller occuper des postes sur les côtes de la baie du Nord, etc., etc.

« Les violences que plusieurs particuliers anglais

  1. Arrêt du conseil d’État du roi, 20 mai 1685, — Jugements et délibérations du Conseil Souverain, vol. II, p. 1037.
  2. Denonville au Ministre, 10 novembre 1686, — Archives canadiennes. Correspondance générale, vol. 8, fol. 129.