Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 119 —

qu’ils étaient en sus chargez de leurs vivres, dans une distance de 300 lieues dans un pays traversé de rivières, de rapides et de montagnes. De sorte qu’ayant esté jugé impossible de tirer les effetz de la Baye par terre, et n’y ayant point de vaisseaux en Canada, les dits interessez, envoyèrent en France à la fin de l’année 1687, pour chercher les moyens de les faire apporter par mer. Ils eurent recours a vostre majesté qui eut la bonté de leur faire donner le vaisseau, le Soleil d’Afrique. Il partit à la fin d’avril 1688, pour Quebek, afin d’y prendre les choses nécessaires. Il fit sa traversée en 37 jours et repartit de Quebek, le 28 juin pour la baie qu’il trouva encore glacée le 3ème d’Août.

Le navire ne put arriver à l’Isle de Charleston que le 19ème septembre on est obligé de mouiller à cette isle à 25 lieues des forts, et le Sieur d’Yberville y avait fait partir les castors. Dès le 22ème la mer commença a se refermer et pour ne pas exposer le vaisseau de sa Majesté, il fallut mettre à la voile pour le retour ; pendant ces quatre jours on mit à terre 560 barriques de marchandises et vivres, on fit cent bariques d’eau, et 150 tonneaux de lest avec le bois, et on ne put prendre qu’environ la moitié du castor qui s’est trouvé d’environ 34 millers.

Arch. Canad. Corr. Génér. Canada Vol 10 fols 528-530.




appendice k


Relation de ce qui s’est passé à la Baie du Nord, envoyés par le Sieur Patu, sous fermier du Canada, de Québec.

A Québec le 14 Novembre 1689.

Aussitôt que le navire le Soleil d’Afrique fut arrivé à Charleston, le frère du Sr. d’Iberville et un autre s’embarquèrent dans un canot pour venir en diligence à Monsipy où ils trouvèrent la barque qu’ils chargèrent de castors, et l’amenèrent à Charleston où était le navire ayant eu beau temps, le voyage sitôt fait obligea d’Iberville à décharger promptement le castor, et rechargea les marchandises qu’il avait cru nécessaires pour Quichychouan où est le fort. Il dit à Delorme :

« Si j’ai beau temps je serai de retour avec le reste du castor dans peu et attendez-moi ici huit jours ; si je ne suis de retour dans ce temps, levez l’ancre et vous en allez » D’Iberville partit avc la barque, arriva le même jour à l’entrée de la rivière Quichychouan, et entra la nuit déchargea le lendemain, et rechargea le castor le troisième jour de son arrivé.

Lorsqu’il voulu s’en reouner et sortir de la rivière, il aperçut deux navires Anglais, ce qu’il le fit entrer sans qu’il en fut apperçut. Aus-