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mois. Les vents nous ont esté si contraires, et les glaces en si grande quantité qu’il ne s’en est pas encore tant vue, et nous, ne nous sommes fait autre mal que d’avoir rompu le coupe gorge du vaisseau. Le petit navire, le St-François, appartenant à la compagnie n’est pas encore venu je l’attens de jour en jour, nous avons été obligez de le quitter à moitié chemin, parce qu’il n’allait pas si bien que nous, et nous fesait trop perdre de temps.

La compagnie ne recevra pas cette année tout le castor de ces cartiers par la raison que nous n’avons point trouvé icy en arrivant la barque chargée comme on en avait donné ordre a M. de Louvigny, commandant de ce fort pour la compagnie, qui avait fait partir la barque de l’Isle de Charleston pour faire retourner au fort St. Louis, le même jour de nostre arrivée, disant qu’il croyait que le navire ne viendrait point et qu’il ferait relâche ce qui m’obligea pendant que le vaisseau dechargeait d’aller en canot le querir. Je la trouvai chargée de 34 à 35 milliers de castor selon l’estime de M. de la Chevrotière, commandant du fort, 13 paquets de marthes, et 10 paquetz de loutres, dont je n’ay point le nombre. Je ne puis estre de retour le 16è. ou le vent… nous retient encore aujourd’hui, et nous fait connaistre que le navire sera party devant mon retour du fort Ste. Anne où je voulais aller descharger 15 500 lbs pesant de Castor

Arch. Can. Corr. génér. Canada 1688-1689 Vol. 10. Fols. 237 238.




appendice j


Memoires des intéressés en la Compagnie de la Baie d’Hudson en Canada à sa Majesté. (Sans date).

En 1686, la dite compagnie qui se voyait sans ressource fit un effort et par le permission de M. D’Enonville, elle envoya cent hommes sous le commandement du Sr. d’Yberville, pour insulter les forts des anglais. Ils traversèrent tout le Canada avec des peines incompréhensibles, ils attaquèrent les dits forts bien garnis de canon en batterie et où il y avait 80 hommes de garnison, et ils y trouvèrent 400 paquets de castor et d’autres effets.

Le d. d’Yberville ayant escaladé et pris l’espée à la main les d. vents après une assez forte résistance, retint 35 hommes et envoya le reste, on les chargea de qulques castor pour l’apporter a dos, ils furent obligez d’en laisser partie dans les bois n’ayant pu les apporter parce