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au lieu des Anglais dont ils ne sont pas contents. Cependant, ils seront tous obligés d’aller à la rivière Bourbon au Port Nelson ou sont les Anglais, ce contre temps est fort désagréable. Nous avons bien prévu cela dès l’année passée Monseigneur, et c’est ce qui nous avait engagés de demander pour nos marchands un navire pour aller quérir leurs effets et se garantir des pirates, car s’ils n’avaient envoyé que de simples barques elles auraient été prises infailliblement par des pirates qui n’ont pas quittés l’embouchure de notre rivière tout l’été, se cachant derrière des iles et dans des coins de rivières où les navires du Roi n’ont pas pu les aller chercher.

Ces pirates ont été vus par le navire la Diligente de M. de (Cherry) et plusieurs autres, même par quelques barques. Ce qui nous a persuadés par le grand séjour qu’ils ont fait qu’ils attendaient le retour des pelleteries du fond de la Baie d’Hudson. Il n’est pas possible de pouvoir soutenir l’entreprise de cette baie autrement que par mer, dès l’an passé que le Sieur de Troyes s’en rendit maître, il fallait qu’il prit tous les forts où qu’il mourût de faim, on a tenté cette année (1687) le chemin de Nemisko qui est plus court mais qui est plus mauvais pour la navigation, car ils n’ont pu porter le moitié des vivres qu’on leur envoyait ainsi Monseigneur, il faut, s’il vous plait que vous secouriez l’année prochaine notre compagnie d’un navire le Sieur de Lorme commandera qui est un fort bon sujet ; ils s’en sont retournés très fachés de ce qu’il ny en avait pas.

Ils se chargeront de l’équipage de l’entretien du navire, si vous voulez leur donner pour deux ans. Sans cela Monseigneur, la compagnie est ruinée, à l’abri de ce navire nous enverrons deux barques qui iront dans tout le pays plat pour ne pas hasarder le navire, nous souhaitons fort que le Roi se soit accommodé de toute la baie qui nous donnerait de grands avantages pour le commerce et nous formerait des matelots et des pilotes dont nous manquons beaucoup et nous donnerait lieu de faire des nouvelles découvertes de ce côté là.

Archives canadiennes, correspondance générale Canada, Le Marquis de Denonville et M. de Champigny à M. de Seignelay, 6 Novembre 1687. Vol. 9 fols 20-23.,




appendice i


De l’Isle de Charleston, le 21 septembre 1688 coppie d’une lettre du Sr. d’Yberville, commandant dans la baie du Nord du Canada, du 21 Sptembre 1688.

Je me sers du retour du navire le Soleil d’Afrique pour vous donner des nouvelles de ces quartiers où nous sommes arrivez le 9è. de ce