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Il n’y a personne à confirmer, mais nous donnons la communion à 24 personnes.

La mission Saint-Joseph, au recensement de 1886, renfermait 33 âmes, 6 familles, 24 communiants ; aujourd’hui on y compte 10 familles, de sorte qu’il y a une augmentation considérable.

Le premier colon fut Zéphirin Doucet, et Mme Doucet fut la première femme résidante. Le premier enfant qui ait été baptisé à Saint-Joseph est Marie-Anne Philomène Doucet, fille de Louis Doucet et de Rosanna Hamel. La première mission fut donnée par notre compagnon, M. le chanoine Prince, chez M. Joseph Gagnon, le 18 septembre 1885, jour de la fête de S. Joseph de Cupertino. En conséquence, M. Prince donna à la mission le nom de Saint-Joseph. Messieurs les abbés F. Beaudet et P. H. Marchand assistaient à cette cérémonie.

M. l’abbé Théophile S. de Carufel avait d’abord désigné le lot 23e comme devant recevoir la future chapelle, mais plus tard M. le chanoine Prince choisit à cette fin le lot 18e.

M. Joseph Gagnon voulut absolument nous conduire à l’endroit où sera élevée la chapelle, et c’est avec un grand bonheur que nous nous rendîmes à ses désirs.

Tout en cheminant, nous admirons l’excellente qualité de la terre, les défrichements qui sont déjà faits, et la beauté de la moisson qui couvre les terrains défrichés. Monseigneur prit la peine de mesurer une tige d’avoine, elle avait cinq pieds et demi.

La chapelle sera située dans un endroit agréable, non loin de la rivière et sur le bord d’un joli ruisseau.

M. Joseph Gagnon conserve la hutte où il s’est logé en arrivant à Saint-Joseph : cela rappelle les cellules des anciens solitaires. Franchement, nous admirons ce vieillard qui, jouissant d’une douce aisance à Saint-Maurice, est parti cependant pour s’enfoncer dans la forêt, à un âge où l’homme a droit de réclamer un légitime repos. Ses parents, ses amis cherchaient à