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PRÉFACE

Chers et bienveillants lecteurs, me voici devant vous avec un volume de 300 pages. C’est gros, c’est long ; vraiment, ainsi chargé, je me sens confus comme un grand coupable. Mon péché est sous vos yeux, je ne puis le nier ; je présenterai au moins des excuses et je chercherai des circonstances atténuantes.

Pourquoi n’avoir pas été plus court dans votre récit, me demandera-t-on tout essoufflé ? — En effet, ce volume devait être court, ou plutôt ce ne devait pas être un volume, mais quelques lettres écrites à la hâte pour les lecteurs du Journal des Trois-Rivières. Les lettres ont été publiées, et, par une bienveillance extrême, les lecteurs ont bien voulu y trouver quelqu’intérêt. Plusieurs amis ont même insisté fortement pour qu’elles fussent imprimées en brochure : hélas ! je n’ai pas su résister à leurs instances.

Je me préparai donc à donner à ces lettres une forme plus durable. On me fit remarquer alors, et je m’aperçus bien moi-même que j’avais fait une lacune en ne parlant pas des missionnaires du Saint-Maurice. Je voulus réparer cette omission, et j’écrivis un chapitre spécial sur les travaux de ces missionnaires.

Oh ! c’est ici que je vous prends, s’écriera mon lecteur : vous avez raison d’écrire, mais pourquoi n’avez-vous pas su vous borner ? — Mes amis, vous ne vous montrerez pas inexorables : J’avais une moisson