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premières Vêpres jusqu’au soir du 2 août. On doit à la visite et aux prières faites aux intentions du Souverain Pontife ajouter la confession et la communion. Rappelons-nous d’appliquer surtout ces Indulgences aux saintes âmes du Purgatoire. »

Vous comprenez maintenant, mes chers lecteurs, que c’est un grand privilége qui a été accordé à la chapelle des Forges, aucune des églises du diocèse des Trois-Rivières n’en a été dotée jusqu’à ce jour, aussi, le 2 août 1888, le modeste temple était beaucoup trop petit pour la foule qui voulait y trouver place. Un fils de saint François, le père Frédéric Ghiveld, commissaire de Terre Sainte au Canada, adressa la parole au peuple, et l’on crut entendre saint François lui-même renouvelant son discours de Sainte-Marie-des-Anges. Après cette suave exhortation, les fidèles firent jusqu’au soir une ample moisson d’indulgences en faveur des âmes du Purgatoire.

Ô petit temple, j’ai dû rappeler sans retard ces évènements si honorables pour toi, et maintenant je te dis adieu : j’ai prié avec foi devant ton humble autel, et je sais que j’aurai désormais plus d’ardeur à pratiquer et à prêcher la dévotion à la sainte Face de Jésus.

Dirigeons nos pas vers cette maison qui s’élève sur un coteau, droit en face de la chapelle. C’est la demeure du seigneur de l’endroit, de M. le docteur Beauchemin. Entrons sans crainte, tout le monde ici a le cœur sur la main, et puis le respect du prêtre est de tradition dans cette famille. Madame Beauchemin a toutes les bonnes manières de la haute société ; le docteur est un ancien ami pour moi, car jadis, ne vous déplaise, j’ai été missionnaire des Forges ; la réception ne peut donc manquer d’être tout à fait cordiale.

C’est ici la maison des prêtres, le missionnaire s’y trouve comme dans son presbytère ; mais en même temps c’est une maison canadienne, elle est donc pleine d’enfants. J’ajoute qu’elle est pleine de beaux enfants, bien mis et bien élevés. Quels égards tout ce petit monde n’a-t-il pas pour le missionnaire ! Il faut l’avoir éprouvé pour le croire.