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UN PÈLERINAGE
Aux Vieilles Forges Saint-Maurice

Maintenant, amis lecteurs, en avant ! Suivez-moi, et ne craignez pas de vous égarer. Passons au-dessus de ce petit courant d’eau, une seule planche y sert de pont : eh bien ! c’est la rivière des Forges qui vient ici se jeter dans le Saint-Maurice. Et si vous concevez du mépris pour la puissance ou l’utilité de ce courant d’eau, je vous avertis que vous êtes dans l’illusion. Nous reviendrons sur ce point.

À côté de la rivière et sur le bord du Saint-Maurice on connaissait depuis longtemps un puits dont l’eau bouillonnait toujours, bien qu’elle fut assez froide, c’est-à-dire qu’il y a là une de ces sources de gaz si nombreuses dans la vallée du Saint-Laurent ; on a mis dernièrement un baril sur ce puits, afin de recueillir le gaz, et on a fait arriver un tube en plomb dans le haut de ce baril. Vous avez une allumette ; allons, faites prendre, et mettez le feu à l’extrémité du tube. Voyez, quelle belle flamme ! Si l’on avait ici un gazomètre et ensuite un système de tuyaux, on pourrait chauffer et éclairer tout le village des Forges.

Montons par ce chemin de charrette : il n’est pas très battu, mais la pente en est assez douce, n’est-ce pas ? Nous voilà au moulin à farine du Dr Beauchemin. Ce moulin est en brique et à deux étages ; c’était