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vaisseaux, le Saint-Maurice les poussa tous pêle-mêle dans le fleuve.

Quelques-uns avaient été fracassés, mais la plupart avaient eu beaucoup plus de peur que de mal. Ils partirent donc tous dans le courant du fleuve. Les propriétaires de bateaux à vapeur se hâtèrent d’allumer les feux, et par le moyen de la vapeur ils purent remonter le courant ; ils aidèrent les bateaux à voiles à se placer dans des endroits avantageux, puis ils retournèrent dans le Saint-Maurice qui était libre et beau : le danger était complètement passé.

Pendant la belle saison, les eaux du Saint-Maurice sont beaucoup plus froides que celles du Saint-Laurent, aussi les bains y sont-ils très vivifiants et très agréables. Mais il faut bien prendre garde, quand on veut se donner ce plaisir, car le fond de la rivière est inégal, et des courants très forts entraînent vite à leur perte les baigneurs fatigués ou imprudents.