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ce s’est ralenti, et l’exploitation dans les forêts est devenue moins facile qu’elle n’était alors, mais les morceaux de bois transportés s’élèvent encore à un chiffre surprenant.

Le gouvernement canadien a noblement favorisé ce commerce de bois, et pour prouver la chose je n’ai qu’à transcrire une page de l’intéressant ouvrage de M. Elzéar Gérin : —

« Il y a à La Tuque des travaux considérables exécutés par le gouvernement afin d’aider au développement du commerce de bois. Ces travaux n’ont été terminés d’ailleurs qu’en 1855.

« Il n’y a pas longtemps que le gouvernement s’occupe du Saint-Maurice. Avant 1850, cet immense et riche territoire n’était connu que des chasseurs et des bêtes fauves, lorsque des hommes entreprenants s’avisèrent d’exploiter le bois de construction. En peu de temps l’attention fut éveillée et le gouvernement vint généreusement à notre aide. En 1852 il fit construire simultanément les ouvrages dispendieux qui se trouvent à l’embouchure du Saint-Maurice, aux chutes des Grès, de Chawinigane[1] et de la Grand’Mère. Ouverts au printemps de 1853, ces travaux donnèrent une impulsion vigoureuse au commerce de bois. Encouragé par ces premiers résultats, le gouvernement fit faire ensuite les travaux de La Tuque en 1855, ceux des Petites Piles en 1863 et ceux du Remous Plamondon en 1866. En 1856 et 1857, pendant que le bateau à vapeur de la maison Philipps, Norcross et Cie faisait le service entre les Grandes Piles et La Tuque, le gouvernement avait fait creuser le Rapide de la Manigance[2].

« On calcule, à l’heure qu’il est, qu’il y a sur le Saint-Maurice 44,000 pieds d’estacades ; 1,000 pieds de glissoires[3] ; 3,300 pieds de barrages et jetées latérales.

  1. M. Gérin écrit Shawenigan.
  2. Le rapide Manigonse.
  3. Nous montrerons qu’il faut écrire glissoirs.