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III

Quand l’exploitation des forêts du Saint-Maurice commença à se faire sur une grande échelle, quand les hommes s’en allèrent par centaines passer l’hiver dans les grandes forêts, il fallut bien s’occuper du salut de tant d’âmes ; une carrière nouvelle s’ouvrit donc au zèle des pasteurs, celle des Missionnaires du Saint-Maurice. Nous entendons ici ce mot dans un sens restreint, il ne désigne plus le missionnaire des Têtes-de-Boule, mais seulement le prêtre chargé de desservir les canadiens qui sont échelonnés le long du Saint-Maurice, ou qui sont occupés à l’exploitation du bois dans les chantiers du Nord.

Le premier de ces missionnaires fut M. l’abbé René Alfred Noiseux, aujourd’hui curé de Sainte-Geneviève et chanoine de la Cathédrale des Trois-Rivières. Il fit sa première mission en 1854, se rendit jusqu’à La Tuque, et dit la messe dans la maison de M. Blondin.

Dans tout le territoire du Haut Saint-Maurice il n’y avait pas alors un seul cultivateur, tous les hommes qu’on y rencontrait étaient employés par les commerçants de bois et n’étaient que de passage dans des postes isolés.

M. Noiseux fit une nouvelle mission en 1855, puis il s’écoula quelques années sans que l’on s’occupât de cette œuvre.

Cependant des habitations s’élevaient sur différents points le long du Saint-Maurice, les ouvriers employés