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À LA GRAND’MÈRE
— ET AU —
LAC-À-LA-TORTUE

Un beau soleil se lève à l’horizon, il souffle un vent frais des plus agréables ; nous sommes tous bien reposés et nous avons dit nos messes dans la chapelle de Saint-Jacques des Piles ; maintenant Monseigneur Laflèche, qui ne paraît éprouver aucune fatigue, veut traverser le Saint-Maurice, passer par la Grand’Mère et visiter la mission du Lac-à-la-Tortue. Ce voyage est prémédité, bien que ne rentrant pas précisément dans la Visite Pastorale ; aussi M. l’abbé F. Beaudet, curé de Sainte-Flore, est-il ici avec sa belle voiture pour emmener Monseigneur. Le marguiller en charge de Sainte-Flore, M. Bellemare, est de l’autre côté de la rivière, prêt à conduire les prêtres ou autres ecclésiastiques qui voudront faire escorte. La Grand’Mère se trouve dans la paroisse de Sainte-Flore et à deux lieux des Piles.

Monseigneur et ses deux compagnons montent dans la voiture de M. Beaudet, mais comme le village des Piles est en amphithéâtre, nous commençons presque immédiatement à descendre pour nous rendre au chaland. Le cheval, qui n’est pas harassé par le travail, voudrait aller son trot dans ce chemin en pente, et comme une main ferme le retient, il fait mine de se