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Du côté Ouest ce « Grand-Tronc » devra nécessairement envoyer une branche qui atteindra le lac Témiscamingue et viendra se souder à l’embranchement de Mattawa que le Pacifique est en frais de compléter en le poussant jusqu’à l’extrémité nord du lac Témiscamingue pour de là traverser la plaine centrale de l’Abitibi et atteindre le Transcontinental aux environs d’Amos.

Le « Grand Tronc Pacifique » au nord, le « Grand Tronc » des Laurentides traversant à 150 milles plus au sud les comtés Ottawa et Pontiac, quelle immense région sera ouverte par là même à la colonisation, quelles belles colonies pourront s’y développer sans crainte de se trouver à l’étroit de sitôt, j’ajouterai quelles magnifiques industries pourront s’établir sur les bords des grands lacs, le long de toutes les rivières si riches en pouvoirs hydrauliques ?

En effet, à la devise « Emparons-nous du sol » ajoutons cette autre devise qui en est le corollaire : « Emparons-nous de l’industrie ! » « À quoi bon étendre au loin nos défrichements si nous permettons aux étrangers de venir sur nos brisées recueillir le prix de nos efforts. Soyons colons pour conquérir, pionniers industriels pour conserver notre conquête. »[1]

Nous avons dans cette région dont je viens d’esquisser l’histoire et l’aspect général les deux grandes sources de l’industrie canadienne : des pouvoirs d’eau puissants, une forêt encore vierge.

La forêt ne se trouve nulle part ailleurs aussi étendue, aussi riche ; or, la forêt dans la province de Québec, c’est notre richesse nationale. Sachons la conserver tout en l’exploitant, tout en cherchant à en tirer le plus riche moisson possible.

Depuis quelques années, le gouvernement de Québec a entrepris d’établir des réserves forestières dans les endroits jugés impropres à la culture ; une école de génie forestier a

  1. (13) Errol Bouchette. — « Emparons-nous de l’industrie. » p. 40.