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Les espèces que nous avons observées sont le sapin, le bouleau à canot, le peuplier, l’épinette grise et noire, le tamarac, le pin résineux et le cèdre, en les énumérant approximativement par ordre de prédominance. Nous n’avons vu que peu ou point de pin blanc propre à faire du bois marchand. Comme nos explorations n’ont pas excédé le voisinage de la rivière, il serait téméraire d’affirmer que ces remarques s’appliquent à toute la contrée ; mais il m’est avis que les apparences conduiront n’importe quel explorateur de forêt à la conclusion qu’il n’y a pas là de pins de grande dimension ni en grande quantité. »

Mons. Symnes[1] s’accorde avec Mons. Russell pour représenter cette région comme étant généralement impropre à la culture et boisée d’épinettes blanches et rouges et de pins rabougris.

D’un autre côté, Mons. Bignell dit que la région traversée par le cours supérieur de l’Outaouais est comparativement plane. « Le sol est bon et sur les bords de la rivière, la forêt se compose de tremble, de bouleau, d’épinette blanche, de sapin, d’épinette rouge et de pin. À quelle distance de la rivière se continuent cette bonne terre et cette croissance de bois ? je n’avais pas mission de le constater. Les plantes qu’on a tenté de cultiver (principalement les pommes de terre) ont parfaitement réussi. On récolte de grandes quantités de pommes de terre aux lacs des Quinze et Victoria. »[2]

Comme on le voit, il y a contradiction entre ces différents rapports. Cela provient du fait que ces explorateurs ont étudié le pays sous des points de vue différents, et d’une manière un peu superficielle. C’est pourquoi, il est fort probable qu’une exploration plus minutieuse et plus soignée démontrera que le sol du Haut Outaouais est susceptible de culture et que la température qui est à peu près la même qu’à Québec est assez élevée pour faire mûrir toutes les céréales, même le blé.

  1. Rapport en date du 25 août 1867.
  2. Rapport, novembre 1887.