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mes mains avaient acquis de la blancheur, mes yeux de l’expression ; ma taille était formée ; je dansais bien, je touchais assez juste ; je chantais à ravir. Tels étaient les complimens de mes maîtresses, lorsque j’atteignis, avec le printemps, ma seizième année et les preuves tardives de ma maturité.

Je fus indisposée pendant quelques jours ; on fut alors près de moi aux petits soins, et ma santé reprit son éclat. Il me semblait qu’il s’était fait un changement dans tout mon être ; je devins triste, rêveuse, sans savoir pourquoi. Madame Durancy, dînant avec moi, m’en demanda la cause qu’elle savait bien ; mais, moi, ne pouvant la lui expliquer parce que je l’ignorais. Elle me renvoya dans ma chambre en me traitant de maussade.