de chambre ; mais l’éducation qu’elle
me donnait n’entrait pas dans l’éducation
ordinaire de ces sortes de gens.
La seule chose dont j’étais privée, à
laquelle je ne songeais pas d’abord,
mais dont le temps, l’âge et un instinct
de la nature, qui ne perd pas ses
droits, me donnèrent un vif désir, c’était
la vue des hommes. Je savais cependant
qu’il en venait dans cette
maison, mais je n’avais pu trouver
l’occasion de les voir. Quelquefois,
près de la cloison qui donnait à côté
de mon lit, j’entendais parler, sans
pouvoir distinguer ce qui se disait ;
mais le son d’une voix m’assurait que
c’était une voix d’homme, et me faisait
palpiter le cœur sans en savoir la
cause ; mais voilà tout ce que je pus
découvrir avant les six mois expirés.
A cette époque, mon visage, mes bras,
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