Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 58 )


pendant ce temps ; à la vérité, j’avais mes journées remplies, et il me restait peu de momens pour la promenade, au surplus, je pouvais passer mon ennui dans un jardin superbe (qui m’était permis deux heures par jour) ; mais comme c’était l’hiver, je n’en profitai guère. Pendant ces premiers mois, j’étais occupée avec mes maîtresses de lecture, d’écriture, de danse, de forté-piano, et ce qu’elles me laissaient de libre, je le passais à lire dans des comédies, des romans. Je mangeais ordinairement seule, quelquefois cependant je dînais avec madame Durancy, qui me traitait assez froidement, et j’avais peine à concilier tout ce qu’elle faisait pour moi, avec son air de réserve et l’inutilité dont je lui étais, car j’avais d’abord présumé qu’elle m’avait prise pour sa femme