Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
( 30 )


reconnait toujours l’amant à qui elle s’est donnée, fût-ce au milieu des ténèbres. — Mais, trop aimable coquine, quelles sont les aventures qui t’ont entraînées dans l’abîme où je te vois ? Comment se peut-il que je te trouve au Palais-Royal ? toi que j’ai cru digne d’habiter un palais ; mais un autre que celui-ci ? — Ma foi, mon ami, je te dirai cela cette nuit, car j’espère que tu me la donnes toute entière ; quant à présent, contente-toi de recevoir mes excuses du ton infâme que j’ai pris en t’abordant ; mais, mon bon ami, les hommes sont si dépravés, si blâsés, si usés, qu’il n’y a plus que les cochonneries, tant en paroles qu’en effets, qui les attachent ou les attirent. Malheureuses, mille fois malheureuses les filles perdues qui sont contraintes, pour exister, de se livrer à de tels