chez un négociant célèbre. Je conserve
seulement cent louis ; je prends
une place dans une voiture publique,
et me voilà en route. Résolue comme
je l’étais de me livrer à toutes les apparences
d’aventure pour en faire
naître de réelles. Tu penses bien que
je ne devais pas être long-temps sans
en trouver. En effet, le hasard m’avait
placée dans la voiture entre un
sexagénaire et un jeune homme de
vingt-huit ans ; tous deux s’empressèrent
le premier jour de me faire leur
cour. Je répondais à leurs civilités
avec un air de décence et d’honnêteté,
qui leur donnait la plus haute opinion
de moi. Le vieillard, plus entreprenant,
était toujours alerte pour me
rendre tous les services que l’occasion
lui présentait. A table, il semblait deviner
dans mes yeux ce qui me man-
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