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m’y transportai moi-même, sans avoir aperçu ame qui vive dans la maison. Je me fis conduire dans le faubourg le plus éloigné, et là, j’arrête devant le premier hôtel garni.

Je m’annonce comme arrivant à Lyon, et me retire dans l’appartement qui m’est donné pour réfléchir à ma situation et au parti que je devais prendre. J’étais jeune, jolie et possédant environ vingt mille francs, outre mes bijoux et autres effets. Que faire ? dois-je suivre l’école du plaisir ? dois-je écouter les leçons de la sagesse ? Dans ce dernier cas, je puis trouver un mariage honnête qui me fera passer des jours heureux ; mais, que dis-je, heureux, est-ce dans un ménage, à dix-sept ans, que l’on goûte le bonheur ? Avoir toujours près de soi un mari argus qui peut apprendre un jour quelle