Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/156

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 7 )


d’un rival ? Non, je le vois, il faut céder à mon sort. Si je te suis, j’empêche ta fortune, si je t’enlève, nous sommes sans ressources. — Mon ami, lui dis-je, tu vois tout notre malheur, attendons encore avant de nous déterminer. En disant ces mots, je le presse contre mon sein, et par les baisers les plus ardens, je verse dans son âme les étincelles du feu qui me dévore. Éperdue dans ses bras je me laisse conduire presque inanimée sur mon lit, et là mon jeune et vigoureux amant me fait éprouver les plaisirs les plus vifs que l’on puisse goûter avec ce que l’on aime.

Je l’embrasse, le serre, lui rends au centuple les baisers qu’il me donne, et par un concours heureux de sentimens, nos mouvemens d’accord sont près de nous précipiter dans cet état