d’un rival ? Non, je le vois, il faut céder
à mon sort. Si je te suis, j’empêche
ta fortune, si je t’enlève, nous sommes
sans ressources. — Mon ami, lui dis-je,
tu vois tout notre malheur, attendons
encore avant de nous déterminer.
En disant ces mots, je le presse contre
mon sein, et par les baisers les plus
ardens, je verse dans son âme les
étincelles du feu qui me dévore. Éperdue
dans ses bras je me laisse conduire
presque inanimée sur mon lit, et là
mon jeune et vigoureux amant me fait
éprouver les plaisirs les plus vifs que
l’on puisse goûter avec ce que l’on
aime.
Je l’embrasse, le serre, lui rends au centuple les baisers qu’il me donne, et par un concours heureux de sentimens, nos mouvemens d’accord sont près de nous précipiter dans cet état