orageux, les éclairs sillonnaient de
toutes parts. Je feignis d’avoir peur,
et j’engageai Jeannette à coucher avec
moi, bien résolue de vérifier mes doutes ;
je savais où était le flacon qui
renfermait la liqueur dont je soupçonnais
la vertu soporifique ; je lui
en fit prendre, à dessein, un grand
verre, et, peu de temps après, elle
s’assoupit en effet, au point qu’il ne
lui resta que la liberté de gagner le
lit, où, sur-le-champ, elle se mit à
dormir profondément.
Après être restée encore quelques momens à la croisée à examiner l’effet de l’orage, afin de m’assurer du sommeil de Jeannette, je m’approche pas à pas du lit, pleine de désirs, de curiosité et d’espérance. Je lève doucement la couverture et je porte ma main en tremblant sur cet endroit qui avait