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aux Lettres d’un Voyageur. C’est comme une apologie personnelle des romans de sa première manière et de leurs tendances : « S’il ne s’agissait pour moi que de vanité satisfaite, disait-elle au critique sévère et délicat qui s’était occupé de la partie sociale de ses œuvres, je n’aurais que des remerciements à vous offrir, car vous accordez à la partie imaginative de mes contes beaucoup plus d’éloges qu’elle n’en mérite. Mais plus je suis touché de votre suffrage, plus il m’est impossible d’accepter votre blâme à certains égards… Vous dites, monsieur, que la haine du mariage est le but de tous mes livres. Permettez-moi d’en excepter quatre ou cinq, entre autres Lélia, que vous mettez au nombre de mes plaidoyers contre l’institution sociale, et où je ne sache pas qu’il en soit dit un mot… Indiana ne m’a pas semblé, non plus, lorsque je l’écrivais, pouvoir être une apologie de l’adultère. Je crois que dans ce roman (où il n’y a pas d’adultère commis, s’il m’en souvient bien) l’amant (ce roi de mes livres, comme vous l’appelez spirituellement) a un pire rôle que le mari — André n’est ni contre le mariage, ni pour l’amour adultère. — Enfin dans Valentine, dont le dénouement n’est ni neuf ni habile, j’en conviens, la vieille fatalité intervient pour empêcher la femme adultère de jouir, par un second mariage, d’un bonheur qu’elle n’a pas su attendre — Reste Jacques, le seul qui ait été assez heureux, je crois, pour obtenir de vous quelque attention. »

Et l’apologie, très habile, commence par l’aveu que l’artiste a pu pécher, que sa main sans expérience