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I

LE ROMAN DU RENARD

UNE veuve avait deux enfants, un garçon et une fille. Cette femme était pauvre ; elle n’avait ni champs au soleil, ni bourses d’or dans son armoire ; c’était la plus malheureuse créature du pays, et elle ne parvenait à nourrir ses chers petits qu’en s’en allant travailler chez les riches et, souvent aussi, en tendant la main le long des routes ou aux portes des maisons.

La pauvre veuve était triste et son fils ne l’était pas moins, car il ne songeait qu’à la fortune ; il eût voulu devenir riche afin d’aider sa bonne mère et de pouvoir faire le bonheur de sa petite sœur chérie.

Un soir, le jeune homme s’était couché en pleurant, tant la misère était noire dans la pauvre chaumière. S’étant enfin endormi, il eut un songe.

Un homme, vêtu d’étrange façon, parut auprès de son lit :