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regarder leur densité comme infiniment petite ou nulle ; notre équation ( F ) deviendra donc ainsi indépendante de ces quantités, c'est-à-dire la même que si l'on eût fait abstraction de la masse de ces corps ; et c'est ainsi qu'on trouvera aisément la théorie mathématique de chaque Machine, c'est-à-dire en faisant les abstractions dont on a parlé (VIII).


XXIX. De cette remarque, il résulte que quoiqu'il n'y ait qu'une seule espèce de corps dans la nature, on les distingue cependant, pour la facilité des calculs, en trois classes différentes, qui sont :

1°. ceux qu'on considère tels qu'ils sont en effet et que la nature nous les offre, c'est-à-dire qui sont d'une densité finie ;

2°. ceux auxquels on attribue une densité infiniment grande, et qui par cette raison, doivent être regardés comme sensiblement fixes et immobiles ;

3°. ceux auxquels on attribue une densité infiniment petite ou nulle, et qui par conséquent n'opposent par leur inertie aucune résistance à leur changement d'état : on regarde ordinairement comme tels dans la pratique, les fils, verges, leviers et généralement tous les corps qui n'influent pas sensiblement par leur propre masse, aux changements qui arrivent dans le système, mais qui sont seulement regardés comme des moyens de communication entre les différents agents qui le composent.

Remarque III.

XXX. Après avoir traité de l'équilibre et du mouvement en général, autant que mon objet principal puisse le permettre, je vais passer à ce qui regarde plus particuliérement ce qu'on entend