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que je viens de rapporter; ce sont des vérités que tout le monde sent très bien, dont on convient généralement, et qui se manifestent avec la plus grande évidence dans tous les phénomènes de la nature; cela me suffit pour remplir mon objet, qui est uniquement de tirer de ces lois, une méthode simple et exacte pour trouver l'état de repos ou de mouvement qui en résulte dans un système quelconque de corps, c'est-à-dire de présenter ces mêmes lois sous une forme qui puisse en faciliter l'application à chaque cas particulier.


XIV. Imaginons donc un système quelconque de corps durs dont le mouvement virtuel donné soit changé par leur action réciproque en un autre qu'il s'agit de trouver ; et pour embrasser la question dans toute sa généralité, supposons que le mouvement puisse changer subitement, ou varier par degrés insensibles ; enfin, comme il peut se rencontrer des point fixes, ou obstacles quelconques, considérons-les tels qu'ils sont en effet, c'est-à-dire comme des corps ordinaires faisant eux-mêmes partie du système proposé, mais fixement arrêtés dans le lieu où ils sont placés.


XV. Pour parvenir à la solution de ce problème, observons d'abord que toutes les parties du système étant supposées parfaitement dures, c'est-à-dire incompressibles et inextensibles, on peut visiblement, quel qu'il soit, le regarder comme composé d'une infinité de corpuscules durs, séparés les uns des autres, ou par de petites verges incompressibles, ou par de petits fils inextensibles ; car, lorsque deux corps se choquent, se poussent, ou tendent en général à se rapprocher l'un de l'autre sans pouvoir le faire, à