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nagé une toute petite place pour loger le veau. Quant au cochon, il avait fait la route dans un saloir. Mme  de Bonnières me fit cadeau d’une poule et de 25 poulets d’une dizaine de jours, ainsi que d’un chien ratier.

Mr  Godart, cultivateur xxxx de la ferme, ⁁un de nos bons voisins, avec qui nous eumes d’amicales relations que nous entretenons par l’échange de cartes, me fait connaitre les pièces de terre de la ferme. Dans cette contrée, la terre est bieffe, caillouteuse, excessivement dure. Il est impossible de faire pénétrer actuellement la charrue dans ce sol inculte depuis plusieurs années ; il faut attendre les pluies de l’automne. Seule une petite pièce de vingt ares, pres du village offre un sol plus accesible. Je la travaille en vue d’y mettre des pommes de terre.

Sur ces entrefaites arrive dans le village un groupe de chasseurs alpins. Quatre ou cinq soldats s’installent chez nous. Ces jeunes gens sont de Marseille ; ce sont de vrais boute-en-train. Ils sont gais, aimables, ne demandent qu’à rendre service. Ils viennent planter les pommes de terre.