Page:Carnet de guerre n° 5 d'Alexandre Poutrain.pdf/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sol à quelques mètres de nous. Le jockey se précipite pour le ramasser. J’ai beau crier : ne le touchez pas, il se brule les doigts. Nous le poussons sur un morceau de journal, il va conserver ce souvenir de guerre.

Dans le courant de l’apres midi, deux mulets attelés, furent tués sur la route en face de la ferme. Les anglais m’en abandonnèrent un pour nourrir le porc que nous avions à l’engrai.

Dans la Mr et Mme Lantoine étaient originaires de Duisans. Dans la journée, les anglais y transportèrent le cercueil.

L’enterrement avait lieu le lendemain.

Nous voyons arriver le prêtre, marchant à grande allure : sa physionomie dénote une émotion intense. La levée du corps se fait rapidement, le cortège se rend à l’église à une allure anormale. Le prêtre monte aussitot en chaire et nous dit : « Mes Frères, ar-