Page:Carnet de guerre n° 3 d'Alexandre Poutrain.pdf/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le soir nous causons des lapins, nous descidons d’en manger un demain.

Michel écorche un chat. En le remettant à Joséphine, il lui conseille de bien le faire cuire parce qu’il doit être vieux ; il ajoute qu’il a enlevé la tête parce qu’elle avait un petit abcès à l’œil ; il a enlevé le foie qui ne paraissait pas normal. Joséphine informe sa cousine Nelly Muller qu’elle lui donnera son dîner tout cuit.

Tous les quatre nous mangeons ce chat de bon appétit. Nelly et son neveu, qui sont en avance sur nous, entrent dans la salle : « tous mes compliments ! Joséphine, ton lapin est délicieux, nous nous sommes régalés. »

Joséphine retourne au plat.

Vers la fin du repas, je dis à Michel et à Victor : « On ne voit pas ce chat gris ; qu’est-il devenu ? »

En les voyant sourire, Joséphine s’écrie : « Ce lapin est un chat ! »