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lui-même, à la table ronde, une chaise en face des fenêtres et m’y fait asseoir. Il fait asseoir en face de moi le feldwebel et son aide. Il vient se mettre derrière chacun, pour vérifier s’ils sont bien placés. Lui-même vient s’asseoir à ma gauche, pas trop près, s’accoude de la mainsur le bras gauche, le coude bien avancé sur la table, de façon à me dévisager bien de face, car il a eu soin de tourner ma chaise un peu de ce son coté. Alors sur un signe, le planton place devant moi l’affiche Paul Théry, et va se mettre en face. Le commandant me dit : « Lisez cette affiche. » Je la sais par cœur. En la parcourant des yeux, je me dis pense : « je n’ai qu’une chose à faire : nier. L’essentiel c’est de conserver mon sang-froid, nier avec calme. Si ça va à peu pres, je lui demanderai un laissez-passer pour visiter les Communes de mon groupe de ravitaillement. Cette demande confir-