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On peut répondre à ces cartes ; nous avons tous le droit d’écrire. Le commandant nous limite à trois lignes. Nous fumes trop nombreux à écrire : nos cartes furent jetées au panier.

Je pars donc avec ces cartes, faire une tournée de facteur, qui dura deux jours. Partout je fus accueilli avec une surprise qui se transforme aussitot en explosion de joie, de bonheur. À Courcelles, Mr  et Mme  Leprand sont d’abord tout interdits, inquiets ; puis brusquement Mme  Leprand se jette sur moi, m’embrasse avec effusion comme si j’étais son fils.

J’avais hate d’arriver à Bucquoy, à Essart qui se trouve à quinze cents mètres de la tranchée.

À Bucquoy une grande partie des habitants sont évacués. Les deux destinataires des cartes ne sont plus là.

J’ai une carte pour Essart, le destinataire y habite encore.