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L’Invasion


Nous sommes envahis !

Desormais nous allons vivre en contact immédiat et continuel avec nos ennemis et sous leur dépendance.

Nous allons connaître dans toute leur plénitude :

les humiliations de l’invasion
les horreurs de la guerre,
les angoisses de la séparation d’avec la famille, d’avec la Patrie.

En cette matinée du huit quatorze octobre, un allemand me remet un bon de réquisition de l’intendance militaire : à partir du 15 oct. je dois livrer chaque jour aux magasins de Boyelles, cent sacs d’avoine. Il me sera remis un bon de livraison à chaque voyage.

Il n’est plus possible de réunir le conseil municipal : il faut prendre une décision rapide et nous ne disposons plus de local.

Toutes les salles des écoles, les salles de réunion, d’estaminets, de magasins, d’épiceries