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à titre d’indication, un état de notre cheptel. Au 1er  octobre nous possédions trente sept bêtes à cornes : le 10 octobre il nous en reste douze. Deux coches ont eu des petits à ce moment là, elles sont restées ; tous les autres porcs, 21, ont disparu. Il nous restait douze chevaux. Cinq furent enlevés dans la nuit du 7 au 8. J’ai comblé les vides avec les meilleurs chevaux qui sont dans la cour. Chaque matin, jusqu’au 10 il manque des chevaux que je remplace par des chevaux blessés, fatigués.

Mais le 10 octobre, les grands mouvements de troupes, la nuit, sont terminés. Les soldats nous prennent nos chevaux durant le jour et nous ne trouvons plus à combler les vides. A la fin du mois, j’aurai encore huit chevaux.

Mais la grande misère, la détresse inconcevable, pour qui ne l’a pas connue, c’est la privation de pain. Déforge n’a plus de farine.