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sonniers se casent à l’intérieur. Le sous-officier et le soldat se placent à mon côté. Nous partons par Écourt, Noreuil, à Quéant par le chemin de terre. Les allemands sont pressés. Tout le long du parcours, ils crient, frappent à coup de crosse le cheval.

À Quéant, les soldats nous arrêtent en face de la remise du corbillard, nous le font pousser dehors et nous enferment à sa place. Cette remise est complètement nue. Nous devons nous coucher sur les briques ou nous adosser au mur. Le plus pénible fut le courant-d’air, du fait que les deux grand’portes ne descendaient pas jusqu’au sol.

De grand matin un officier harangue sa section. Il parle avec entrain. Il doit emballer ses hommes.

Nous entendons trois harangues différentes.

Arrive un soldat avec un seau et un bol. Il nous donne à chacun