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et Rebout qui ont 60 et 50 ans, Mouvielle et Lefebvre qui ont 30 et 40 ans, Jean Pagniez et René Sergeant (qui n’ont pas voulu partir à pied), et les deux plus jeunes enfants jumeaux de Pagniez qui n’ont pas quatorze ans.

Pagniez me prie d’intercéder aupres des allemands, pour qu’ils n’enlèvent pas ces deux enfants. Sans même rentrer à la maison, j’y pars couvert de sueur et de poussière. À la porte d’entrée un soldat monte la garde baïonnette au canon. Mais à l’intérieur, un officier, assis à une table, fait des écritures. J’entre. Je lui dis que je suis le maire de la commune, que je lui demande de ne pas enlever ces enfants si jeunes. Il ne comprend pas le français, il me répond : Vous mère… beaucoup enfants… interprête venir. Du geste il me dit de rester.

L’un des prisonniers me prie d’aller lui chercher un pardessus.