Page:Carnet de guerre n°1 d'Alexandre Poutrain.pdf/6

Cette page a été validée par deux contributeurs.

je viens de voir. Mr Lancial me dit : « Vous avez vu un prussien, un hulan. » Aussitôt il nous met en récréation, nous fait jouer, crier très fort. Il agissait ainsi à chaque passage de troupes. Il n’est jamais entré de soldats dans la cour.

Peu de temps après il passe des Allemands à Croisilles. Souvent ils s’arrêtent. Les officiers font venir le maire à la mairie ; ils réquisitionnent de l’avoine, du foin. Le maire désigne à tour de rôle les cultivateurs qui doivent amener ces denrées sur la Place. Les allemands réquisitionnent parfois des vaches, ou un cheval des chevaux. Dans ce cas un officier va choisir les sujets dans les écuries.

Pendant cet arrêt, les soldats se répartissent dans le village par petits groupes. Ils entrent dans les maisons, réclament quelquefois à manger, mais toujours du vin. Généralement ils ne descendent pas à la cave, si l’habitant leur remet le nombre de bouteilles qu’ils demandent. Ils exigent