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Un domestique l’accompagne jusqu’à la porte de la maison, il tient tenant en mains un fourchet. Papa y dépose chemise, pantalon, caleçon. Le domestique vient les déposer jeter sur la paille et y met le feu.

Un jour, les francs-tireurs s’embusquent dans le riot à l’entrée du village. Ils tuent un hulan. En tombant, il a dû éperonner son cheval qui fonce dans les rues, et s’engage dans la rue de Fontaine. Lorsqu’il passe devant la ferme, le garçon-de-cour l’arrête. Il cède ce cheval pour une chope et une bistouille à un voisin. Ce cheval est resté de nombreuses années en culture à Croisilles.

Quand au début de 1915, je ramènerai de la sucrerie de Boyelles, François Bourgogne et sa famille, nous causerons de la guerre de 1870. Bourgogne, qui est plus âgé que moi, me racontera, qu’à Ransart, pres de chez lui, les francs-tireurs ont tué