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me dit que le meunier demande de surseoir à tout nouvel envoi de blé, qu’il n’est pas certain de pouvoir nous rendre toute la farine. Il nous a tout rendu.

Nous profitons de cette enlèvement des grains par les allemands pour ne plus livrer d’avoine à Boyelles.

J’informe le commandant que nous n’⁁en avons plus d’avoine. Je lui parle de cet enlèvement sans bons. Il me répond : « Je suis convaincu que vous recevrez un bon ; mais je n’ai aucune autorité aupres de l’Intendance. Dans quelques jours, si vous voulez aller à Boisleux réclamer aupres du général, je vous donnerai un laissez-passer. »

En sortant de la ferme apres le dîner, j’aperçois venant de Fontaine un long troupeau de vaches. Trois allemands, armés de bâtons, marchent insouciants en avant, sans se retourner. J’évalue à quarante