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n’en avaient pas, je ne les aurais pas embauchés.  » — Se tournant vers eux : « Montrez vos papiers ». Le commandant les examine minutieusement, me les tend en disant : « Gardez les, ces papiers, comme cela ils ne pourront pas vous quitter, ils travailleront pour vous. »

Sous deux autres commandants, ces deux hommes furent encore arrêtés. Les deux fois, je réussis à les tirer d’affaire. Mais Jean Morin fut arrêté une quatrième fois, je ne pus rien faire pour lui. Il n’avait pas le moral nécessaire en de pareilles circonstances. Il fut envoyé en Allemagne. Apres la guerre, il m’a envoyé de ses nouvelles. Quant à Victor Sorin, il est resté avec nous jusqu’à la fin de l’invasion.

Ce même dimanche apres midi, le commandant quitte Croisilles. Par la suite je reverrai ce commandant, je l’appellerai le commandant « papier » en souvenir de ces des deux bretons.

Mr Boots redevient commandant de Croisilles.