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sinon les soldats le faisaient disparaître. Ils nous signalaient ces corps au cours des bombardements ; nous trouvions les cadavres dans un fournil, dans une étable, absolument nus, nous les enveloppions dans un drap et nous les transportions au cimetière sur une civière improvisée avec deux perches et trois cordes. Nous dûmes parfois en déposer plusieurs dans la même fosse. Nous en avons ainsi enterré 21. Leurs noms sont gravés sur le monument aux morts, car j’ai pu obtenir leurs médailles d’identité.

Au moment du départ du convoi ⁁de blessés, je charge quelques conducteurs de s’informer s’il n’y a pas à Cambrai ou ailleurs un moulin qui pourrait nous moudre du blé.

Ces voitures revenaient le lendemain vers neuf heures et repartaient l’apres midi. Je disposais de 25 à 30 charretiers, ils étaient de service tous les deux jours. L’un d’eux me refuse de marcher ; je ne puis tolérer ce