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Mes sœurs et moi nous tenions tous les quatre debouts entre les deux fenêtres. Un soldat se tourne vers notre petite sœur Berthe, qui n’a que deux ans, lui sourit et lui tend une bouchée. Berthe qui a faim avance, la bouche en avant. Un autre soldat l’appelle. Elle se met à tourner autour de la table.

Papa est appelé à la mairie. Les allemands sont arrivés dans le village depuis longtemps. Le général réclame une contribution de guerre de cent mille francs pour les communes du canton. Comme le maire ne peut verser cette somme immédiatement, le général exige qu’on lui livre cinq otages. Ce furent : Messieurs Auguste Défontaine de Chérisy ; Vaillant d’Hénin ; Joseph Milon, Auguste Carlier et papa tous trois de Croisilles.

L’officier chargé du convoi des otages dispose ses soldats en deux files placées de chaque côte de la route.