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Vendredi 28 Août 1914, 25e journée

On a grelotté toute la nuit et l’on reprend le mouvement en avant dans les bois, le brouillard est dans la foret et nous avançons à la baïonnette, mais nous ne voyons pas les allemands dans la matinée. Le soir la fusillade a recommencé et jamais je n’ai vu faire un tel ravage par l’artillerie des 2 cotés. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas été tué. Les obus pleuvent de tout coté, nous nous repliont un peu en arrière pour les éviter puis nous reprenont position sur le flanc de la montagne ou nous avons grimpé hier, c’est de là que j’écris ma page, il est 4 heures du soir. L’artillerie bombarde toujours de notre côté, les allemands ont ralentis leur feu, je ne sais pas ce que nous ferons ce soir, je finis ma page, à moitié découragé, fatigué.

Nous ne touchons plus de vivres voila 4 jours aujourd’hui. Nous avons mangé nos derniers biscuits et boîtes de conserves. Nous arrachons des fruits a moitié murs pour nous nourrir, la fatigue nous accable, je ne crois pas que cela puisse durer encore longtemps.

[fin du journal]