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Dimanche 23 août 1914, 20e journée

Les choses se sont brusqués, a peine avait je finit d’écrire ma page que l’on nous fait partir. On mange la soupe en courant s’équiper nous partons à 6 h. 5 pour Provenchère ou nous arrivons à 2 heures du matin. On ne peut rien trouver pour se coucher, on se fourre un peu partout. Réveil 2 heures après toujours fatigués de cette course de nuit, nous allons occuper un petit village, Corrois. Nous faisons des tranchées pour nous défendre en haut des maisons, nous y restons toute la journée, le soleil nous tape fort dessus la tête. Par moment on entend le canon et les coups de fusil mais nous ne voyons rien, on reste jusqu’à la nuit. La on annonce que nous allons aller cantonner dans Corrois mais en arrivant au village on nous remène bivouaquer sur le terrain. Nous ramassons un peut de paille et nous nous couchons sur le terrain pour passer une triste nuit car il fait frais, on grelotte de froid.

De tous côtés on annonce que le 370 et le 221 sont anéantis. Pauvres petits. Demain serat peut-être notre tour.