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10e journée, 13 avril 1914 Jeudi

Nous avons quittés notre école ce matin, la garde est relevé à 6 heures. J’apprends que nous restons à Fougerolles jusqu’à nouvelles ordres. Le matin nous allons en service en campagne, nous rentrons pour manger la soupe, il fait une chaleur insurportable, on ettouffe dans ces courroies et le sac arrache les épaules. La journée nous restons au cantonnement, personne n’a le courage de sortir. Pour mon compte moi qui suis cependant habitués au soleil, je n’en peux plus, je ne tiens pas debouts. Nous sommes cependant bien nourris mais je crois plutôt que c’est le manque d’habitude et le dégout qui nous tuent. Je ne peux pas en revenir, dire que l’on vas se faire tuer et tuer les autres, et dire que tous font les mêmes réflections, cela vous décourage. Mais que faire, nous sommes ici et il faut y rester, on n’as point de nouvelles, aucune dépêches ne passent, il faut se contenter des racontars de tous le monde.