Page:Carnet de guerre d'Emile Chollet.pdf/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hier soir pendant que nous dinions les Boches ont bombardé la route et leurs premiers obus ont tapé très près (des 150) à une 30ne de mètres du Monastère, on voyait bien la flamme, quels chahut ils font ces 150 !… heureusement qu’au bout de 5 à 8 coups ils ont rallongé leur tir !…


8-9 Avril… Aujourd’hui c’est Pâques nous avons invité notre vaguemestre à déjeuner, et préparé d’abord un bon déjeuner, la table d’abord a été bien dressée, et chiquement décorée par le tampon de l’adjudant, c’est un fleuriste qui a l’air de s’y connaître, il a mis des fleurs de pêcher et de prunier ainsi que des pâquerettes, au centre était une jardinière (boîte à conserve) très bien arrangée. Le menu était épatant : Ton. Jambonneau. Cuisses de grenouilles sauce Poulette. Escargots à la Bisteck (Bistek c’est le surnom donné au cuisinier) xxxxxxx Epinards aux œufs durs. Chapon rôti. Salade. Soufflé « Wilson ». Ananas au rhum. Confitures. Amandes. Petits Beurre. Le tout hélas arrosé de vin très mauvais. café. Fine Martel ***.

Le matin 9 Avril rien de nouveau, nous partons cette nuit, je ne m’en ressens guère pour porter mon sac le soir, quelle scie les déménagements. Passage en bleu illisible


Nigorami
10 Avril. Nous sommes partis de Ja Nidila à 4 heures, arrivés ici à Nigorani à 8h½ pour repartir demain soir.

J’ai fatigué cependant je ne portais pas