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tout près d’ici, qui ne s’arrête pas de tirer, c’est la vie, quel chahut, ça porte sur le système !…

Je n’ose espérer des lettres ce soir. J’ai appris ce matin que le « H : Viso » et son camarade de route le « Doroté » ont été coulé en Méditérrannée.


28 Mars 1917. Hier soir je suis allé mettre en chantier mes 36 marsouins et l’escouade de sapeurs, il faisait un temps épouvantable, de la pluie en quantité. Puis je suis descendu dîner ; lorsque je suis remonté du chantier les marsouins étaient partis, leur adjudant les avait emmenés, il a bien fait car quoi faire sous une telle chute d’eau ? Il aurait cependant pu m’avertir enfin j’ai pris ça sur moi et j’ai dit au colonel que c’était entendu puis j’ai fait rentrer mes sapeurs.

J’étais trempé ou du moins mon imperméable (heureusement que j’en ai un !) Il faisait nuit très noire je m’étais presque perdu, plusieurs fois je suis tombé dans des trous.

Enfin ça m’a fait coucher à 23h au lieu de 4h du matin.

Le matin le soleil se montre, mais par endroits il y a encore de gros nuages noirs.

Il est 8h45.

Mars. J’ai reçu hier soir une lettre de Papa et de Mlle Germaine